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Le virus du COVID est avec nous pour longtemps, et reste dangereux.

La protection individuelle ne suffit pas, il faut une protection collective.


Décembre 2024


Le Covid n’a rien à voir avec la grippe saisonnière. Après bientôt cinq ans d’études, les scientifiques commencent à comprendre l’étendue des effets de ce nouveau virus sur l’organisme humain. Ces effets peuvent être très nombreux, et apparaître à court, moyen ou long terme car, à la différence du virus de la grippe qui disparaît totalement de l’organisme après guérison, le virus du Covid peut rester vivant dans son hôte pendant une longue période, un peu comme le virus du SIDA, et peut déclencher plus tard de nouvelles maladies, notamment cardio-vasculaires ou neurologiques. Ainsi, 1) la mortalité doit être estimée de manière directe et indirecte, et 2) outre les phases aigües, un mode d’apparition de la maladie est le « Covid long », dont certaines formes restent très invalidantes à long terme.

Dans un local fermé, les personnes présentes se partagent l’air intérieur pour respirer. Ce virus se transmet entre les humains via cet air intérieur partagé, en restant en suspension dans l’air plusieurs heures, exactement comme de la fumée de cigarette. Deux faits majeurs peu connus expliquent que la diffusion du virus est toujours soutenue :
1- Environ 60 % des personnes porteuses du virus n’ont aucun symptôme (ou pas encore), ce qui fait qu’elles transmettent le virus sans le savoir,
2- Une personne vaccinée porteuse du virus reste contagieuse (même si elle l’est moins qu’une personne non vaccinée) et peut le transmettre par sa respiration sans le savoir.
Ainsi, malgré la croyance générale que « le Covid, c’est fini », la pandémie continue dans la population humaine malgré les vaccins, notamment par l’arrivée régulière de nouveaux variants du virus. Cette pandémie continue provoque des vagues successives de contaminations, dont l’effet visible à court terme est une mortalité qui évolue fortement selon les vagues. Par exemple, les dernières données disponibles indiquent que, suite à la grosse vague de septembre 2024, le total des décès en octobre 2024 a été d’environ 2400, soit huit fois plus que la mortalité routière moyenne sur la même période. Cela ne compte pas toutes les morts indirectes qui interviendront dans le futur, ni les Covids longs, qui ne sont pas officiellement recensés. On peut dire que ce virus, qui est maintenant présent dans toute la population humaine de la planète, provoque et va continuer à provoquer des dégâts silencieux, avec pour résultat une surmortalité importante à terme.

Le Covid n’est jamais parti. Notre tolérance collective à la maladie et à la mort de certaines personnes a juste augmenté.


Reprise de la diffusion du virus
            du Covid au 18 décembre 2024

Santé Publique France. Dynamique de la pandémie 2024 au 18 décembre.
La courbe rose indique la concentration du virus dans les eaux usées, les barres verticales bleues indiquent les passages aux urgences pour Covid. La forte vague de septembre a occasionné environ 2400 décès au mois d’octobre, soit environ 77 décès par jour (mortalité routière moyenne 9 décès par jour en 2023).

Qui peut dire que "Le Covid, c’est fini" ???


Une politique sanitaire gravement défaillante

Depuis 2020 on sait que le virus est aéroporté, qu’il est émis par la respiration humaine et reste en suspension plusieurs heures. En conséquence, des recommandations ont été émises au début de la pandémie par les pouvoirs publics pour le port du masque dans les lieux publics clos et pour l’installation d’équipements collectifs de filtration et de purification de l’air dans les bâtiments. Car, bien que très petits, les virus aéroportés sont piégés dans des filtres de bonne qualité, ou tués par des rayons UV. Puis les vaccins sont arrivés en masse. Fort heureusement, ils ont été très efficaces et le taux de couverture vaccinale (au moins dans les pays développés) a été important, ce qui a permis une très forte diminution des cas graves et de la mortalité de la maladie. Mais l’effet pervers a été que, en conséquence, tous les autres modes de protection ont été rapidement abandonnés, notamment en milieu médical, ce qui est une faute professionnelle collective majeure de ce milieu. Une proportion non négligeable de contaminations résulte d’une hospitalisation, et la mortalité des cas de Covid nosocomiaux est de 10 % ! A noter aussi que les établissements scolaires sont la source de très nombreuses contaminations, car les enfants sont des réservoirs très actifs de virus et peuvent eux aussi tomber gravement malades. Or, ni l’Etat, ni les collectivités territoriales n’ont investi dans l’équipement des salles de classe, alors que les enfants ont des difficultés évidentes à porter le masque (ce qui n’est pas le cas dans les pays asiatiques, on se demande bien pourquoi).

Ainsi, la mise en place d’équipements collectifs de filtration et/ou d’épuration de l’air intérieur, dans les transports et le milieu scolaire et hospitalier aurait pu diminuer très fortement la transmission du virus, donc ses mutations ultérieures et sa dangerosité globale. Mais cette mise en place d’équipements collectifs aurait nécessité des investissements publics qui sont particulièrement mal vus dans cette période où la réduction des dépenses publiques est une idéologie dominante. Ainsi, la pandémie est devenue invisible, voire taboue et, du fait de l’abandon quasi-complet des protections collectives (seul reste le vaccin et son utilisation diminue beaucoup), une partie « fragile » de la population, à condition qu’elle soit consciente et très bien informée, doit prendre en charge par elle-même sa protection anti-virale. Dans la pratique, cela signifie une dégradation de la vie sociale, par exemple les personnes fragiles ne peuvent plus aller au restaurant avec des amis ou participer à une chorale. Encore plus grave : des patient.e.s fragiles doivent éviter des lieux de soins (notamment les dentistes) par crainte d’une contamination.

Pour résumer, l’arrivée des vaccins a permis la mise en place d’un déni collectif majeur, en invisibilisant une nouvelle catégorie de personnes « à risques » (= avec des comorbidités) qui sont contraintes de se protéger individuellement et qui abandonnent en conséquence une bonne partie de leur vie sociale et médicale. Ce processus est identique à celui que l’on a connu avec le virus du SIDA : une partie de la population « à risques » a dû prendre en charge par elle-même sa politique de santé, du fait de la grave défaillance des pouvoirs médicaux et publics. Ce processus de déni collectif et d’invisibilisation a été particulièrement bien analysé dans un texte d’opinion en ligne dont voici le résumé :

La gauche et les écologistes ont, globalement, suivi les politiques gouvernementales de "sortie de la pandémie" début 2023. Pourtant, ces politiques menées par la Droite, dans le but de relancer l'économie, ont été basées sur :
- le refus de reconnaître les effets à long terme de ce virus sur l'ensemble de la population, même jeune;
- l'acceptation implicite qu'il est inévitable que les populations "à risques" doivent renoncer à la plus grande part de leur vie sociale pour se protéger, puisque les protections collectives ont sauté.
Cette approche validiste de la vie sociale ne devrait pas être acceptée par la gauche. Celle-ci est porteuse en principe de plus de valeurs égalitaires, ce qui devrait l'inciter à considérer les populations "à risques de Covid" (c’est-à-dire potentiellement tout le monde) de manière plus inclusive, et à revendiquer des politiques de santé et d'aménagement adaptées à cet objectif.

Le lien du texte complet :
https://www.multitudes.net/il-faut-defendre-les-invulnerables-lecture-critique-de-ce-quon-sest-laisse-dire-a-gauche-sur-la-pandemie-de-covid/

Pour un excellent résumé de l'état des connaissances et de l'aspect social du Covid, rédigé avec ACT-UP :

https://winslow.fr/65-millions-article/

Principales sources associatives qui se battent au quotidien pour construire une expertise indépendante et assurer une solidarité entre personnes Covid-conscientes :

https://pandemies.org/

https://autodefensesanitaire.fr/

https://winslow.fr/

https://associationarra.wordpress.com/

http://nousaerons.fr/


Mais alors, quoi faire ?

Dans un local fermé, les personnes se partagent l’air intérieur pour respirer. Cet « intérêt collectif local » est largement ignoré tant du grand-public que des professionnel.e.s de santé (les médecins qui ont installé un purificateur d’air dans leur cabinet de consultation sont rarissimes). Il doit être conscientisé pour soutenir les actions qui en découlent :

- développer la mesure et les équipements d’amélioration de la qualité de l’air intérieur (QAI), tant dans le tertiaire (transports en commun, éducation et santé) que dans l’habitat (où les ménages passent le plus grand nombre d’heures par jour) ; cela doit passer par un meilleur contrôle de l’aération des locaux, y compris en hiver, et le soutien à l’achat de purificateurs individuels.

- porter des politiques publiques locales de QAI qui soient du même niveau que celles concernant la production d’eau potable et l’assainissement, et qui, bien entendu, ne portent pas que sur le Covid. A ce titre, il s’agit bien de massifier une politique de prévention des pollutions aériennes intérieures comme extérieures, pour éviter des coûts importants d’équipements techniques complexes et coûteux pour dépolluer.


Dans un local fermé, les personnes se transmettent les virus aéroportés. Cela implique de développer une conscience citoyenne dans le domaine de la santé, et notamment celle qui doit inclure les personnes « fragiles » (jeunes, agées, malades chroniques, porteuses de handicaps, en transition, etc.). Les humains, recherchant d’abord l’efficacité maximale de leurs actions, oublient très vite les solidarités envers ces « fragiles » (moins efficaces) ; c’est pourquoi le validisme  s’installe très facilement dans les discours et les actes, même dans les catégories socio-politiques attentives à l’égalité (donc plutôt de gauche). Or, cette logique validiste est de court terme : elle privilégie les résultats immédiats et oublie tous les effets pervers à long terme, par exemple négliger « les vieilles » c’est oublier tous les services gratuits qu’elles apportent à la société.

Il est donc urgent de porter à gauche un discours plus inclusif, en mettant en avant l’intérêt collectif à terme, par exemple renforcer la prévention pour éviter de très coûteuses hospitalisations dans les services d’urgence.

Tout cela doit servir à se préparer collectivement à d’autres pandémies qui nous guettent, en mettant en place des pratiques sociales fondées sur la prévention et l’entraide entre proches et voisins. A ce titre, les initiatives des petites associations existantes (citées plus haut) doit être salué et surtout notablement renforcé pour préparer les réactions aux futures pandémies.


L'air doit
          être respirable comme l'eau est potable



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