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L'HUMANITÉ COURT A SA PERTE
VOICI POURQUOI



Une          histoire des inégalités - page de couverture



L'histoire des inégalités au sein des sociétés humaines suit toujours le même cours en période de paix et d'abondance : les inégalités s'accroissent "spontanément".




 Septembre 2023


Présentation "Les Libraires" :
C'est une fresque saisissante que Walter Scheidel déroule sous nos yeux : sur des milliers d'années et au sein des sociétés les plus diverses, il examine les épisodes de l'histoire humaine où la courbe croissante des inégalités économiques s'est inversée. Et nous découvrons, contre toute attente, qu'elles sont une caractéristique intrinsèque des civilisations avancées et que leur réduction est moins probable en période de paix et d'abondance qu'en période de déstabilisation et de chaos, où elles reculent souvent au prix de violences mortifères. Avant de renaître inéluctablement.

Dans cette plongée historique jusqu'au Néolithique, Walter Scheidel identifie quatre processus ou facteurs de liquidation des inégalités extrêmes et de progression de l'égalité - la guerre, la révolution, l'effondrement de l'État et la pandémie -, en se gardant de tout déterminisme.
...
L'analyse de Scheidel éclaire ainsi d'un jour nouveau la persistance des inégalités et démontre, avec une efficacité magistrale, cette mécanique d'anéantissement et de renaissance dont le capitalisme mondial est le dernier avatar. Il nous rappelle l'urgence de répondre politiquement à une globalisation inégalitaire dont les fragilités accumulées pourraient entraîner un collapsus à l'échelle mondiale.

Il apparaît donc que seuls des évènements non contrôlés par les sociétés humaines (les guerres et révolutions sont certes déclenchées volontairement par les humains, mais leurs suites ne sont jamais sous contrôle), peuvent arrêter le phénomène d'accroissement "spontané" des inégalités en leur sein, et niveler de nouveau la richesse dans les sociétés.

Selon moi, cela tient essentiellement à la psychologie des humains.
Une première raison est que leur cerveau fonctionne à partir de leur expérience proche, par comparaison de leur situation avec celle de leurs voisins. Ainsi, un humain pauvre est le plus souvent disposé à partager ses biens, car il est en empathie spontanée avec ses voisins, également pauvres pour la plupart. A l'inverse, un humain riche, qui évolue tous les jours au contact d'autres humains riches, ne pense pas nécessaire de partager sa propre richesse, puisque ses voisins disposent de toutes les ressources nécessaires. Cette règle n'est évidemment pas absolue, mais fonctionne plutôt bien, dans toutes les sociétés humaines qui connaissent des écarts importants de situation en leur sein. Plus on est pauvre, plus on partage, plus on est riche, plus on garde pour soi.
Une seconde raison est la nécessité biologique de la course à l'efficacité reproductive, à laquelle sont soumis tous les êtres vivants, du virus aux grands mammifères. Tous les chefs d'entreprise tiennent leurs discours dans le champ lexical de la guerre : compétition acharnée, que le meilleur gagne, toutes les prédations sont justifiées par la nécessité d'être "le plus efficace". Notons au passage que, fort heureusement, l'économie coopérative échappe à cette compétition, au moins en son sein. Mais l'essentiel de l'effort d'une grande partie des responsables économiques est de toujours favoriser la plus grande compétition possible entre les humains, grâce notamment au libéralisme économique. La "main invisible du marché" passe son temps à tordre le coup des plus faibles, humains ou non humains. Il n'est donc pas étonnant que les plus riches soient fiers de l'être et se félicitent chaque jour d'être parmi "les meilleurs", qui aboutit à un entre-soi des plus puissants.

La conséquence de tout cela est décrite par Walter Scheidel : au cours de toute l'histoire humaine, les sociétés évoluent toujours, hors évènements extrêmes, vers une situation où certains captent plus de richesse que d'autres, et ce faisant, lancent un processus de captation permanente des ressources au profit de leur groupe, qui lui-même s'organise pour capter encore plus de ressources ... Bien entendu, le terme "ressources" ne s'entend pas seulement en termes de ressources financières, mais aussi de ressources sociales : "la sécession des élites", reproduction et amplification du capital social, en est l'exemple le plus frappant.

Or, aujourd'hui, du fait de la mondialisation de la situation (climat et biodiversité), cette analyse doit être faite au niveau mondial. Un petit groupe d'humains, pour la plupart capitalistes, s'est organisé pour mettre en coupe réglée l'exploitation de toutes les ressources possibles de cette planète, à son profit. Le résultat est que, en une cinquantaine d'années, ce groupe est devenu de plus en plus riche donc plus puissant, et cela, au niveau mondial. Aujourd'hui, il écrase tout. Or, nous l'avons vu, ce groupe n'a nullement l'intention d'un quelconque partage de ces ressources, et encore moins de réduire cette prédation des ressources planétaires qui le rend tous les jours plus riche. Nous allons donc, collectivement, continuer dans cette voie imposée par les plus puissants, jusqu'à ce que survienne un des quatre "cavaliers de l'apocalypse" décrits par W. Scheidel : la guerre, la révolution, l'effondrement de l'État et/ou la pandémie. Mais, cette fois, l'évènement incontrôlable qui surviendra sera peut-être un changement majeur des conditions de vie sur cette planète.



La recension du "Monde" :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/12/une-histoire-des-inegalites-les-catastrophes-plus-efficaces-que-les-reformes-pour-redistibuer-les-richesses_6072838_3232.html


Où commander l'ouvrage ?
https://www.leslibraires.fr/livre/17184342-une-histoire-des-inegalites-de-l-age-de-pierre--walter-scheidel-actes-sud





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